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Coupe du Monde, le journal d’Alysha Corrigan

La star canadienne Alysha Corrigan revient sur l’argent olympique décroché aux Jeux de Paris 2024 et explique comment elle a appris à mieux équilibrer sa vie sur et en dehors du terrain

Être ici à la Coupe du Monde de Rugby 2025, c’est presque irréel. Mais pour être honnête, ces douze derniers mois l’ont été tout autant. On peut même dire qu’ils ont changé ma vie. Passer par l’expérience des Jeux Olympiques de Paris, remporter une médaille d’argent et enchaîner derrière avec un tournoi majeur comme celui-ci, c’est un honneur. Mais c’est aussi un vrai défi, physiquement et mentalement, de rester « allumé » toute une année.

Nous avons pris le temps de savourer cette médaille d’argent, de réaliser ce que nous avions accompli. Parce que beaucoup disaient que c’était impossible, qu’on n’y arriverait pas à Paris. Il a aussi fallu gérer les émotions liées à une médaille d’argent : c’est à la fois un immense accomplissement – être deuxièmes mondiales, entrer dans l’histoire du rugby canadien – et une petite amertume, celle d’avoir manqué l’or de seulement sept points.

Une fois tout cela digéré, nous avons adopté une mentalité très simple : « Quelle est la prochaine étape ? » Rapidement, notre regard s’est tourné vers cette Coupe du Monde avec un seul objectif : la gagner.

Ce que j’apprends en avançant dans ma carrière, c’est à mieux trouver l’équilibre entre le rugby et la vie. Au début, c’était rugby, rugby, rugby, et bien sûr ça m’a portée jusque-là. Mais il faut savoir trouver du temps pour profiter de ce qu’il y a en dehors du terrain, se connecter avec les gens, couper complètement quand ce n’est pas rugby, et ne pas culpabiliser de le faire.

Pour moi, ça a été essentiel cette année de passer le plus de temps possible à la maison. On a eu quelques périodes off, et j’ai pu les vivre avec ma famille et mes amis. Juste respirer. Je viens de Charlottetown, sur l’Île-du-Prince-Édouard, la plus petite province du Canada. Elle est entourée de plages magnifiques, et chez moi, je vais à la plage, je mange des lobster rolls, je joue avec ma nièce, je vois mes amis… Je décroche complètement du rugby.

Mais autant j’aime ces moments-là, autant j’adore revenir sur le terrain et rallumer la machine. Contrairement à la campagne olympique en rugby à 7, cette Coupe du Monde met beaucoup plus de projecteurs sur nous. On parle beaucoup du Canada, il y a plus de médias, plus d’yeux rivés sur l’équipe, et c’est incroyable.

Nous avions terminé quatrièmes à la dernière Coupe du Monde, et depuis on n’a cessé de grandir.

Alors oui, il y a de la pression aujourd’hui. Mais cette pression, on l’a travaillée, on l’a méritée, et on ne va pas la fuir. On arrive avec de la confiance et la certitude qu’il y a un job à faire chaque semaine. C’est facile de se laisser distraire par ce que disent les médias, par les favoris qu’ils annoncent.

Mais notre pression à nous, elle est interne. On a des objectifs très précis à cocher semaine après semaine pour continuer à avancer comme groupe.

Et surtout, on a un effectif de 32 joueuses où chacune, à n’importe quel moment, peut entrer sur le terrain et aider l’équipe à gagner. C’est une vraie fierté. Oui, il y a de la pression, mais au fond il y en a autant qu’on choisit d’en mettre. On a un groupe confiant, excité à l’idée du défi.

Parce que l’enjeu dépasse largement le terrain. Rien qu’au Canada, depuis notre dernier podium mondial et nos deux médailles olympiques, on voit déjà les retombées. Le rugby prend de l’ampleur, et chaque grande performance alimente cette dynamique.

Et ça se voit dans notre équipe actuelle. Celles qui disputent leur quatrième Coupe du Monde, ce sont elles qui nous ont inspirées à attraper un ballon la première fois. Aujourd’hui, ce sont nos coéquipières. Si à notre tour, on peut inspirer la prochaine génération, les amener dans le groupe pour la prochaine Coupe du Monde, ou celle d’après, ce serait énorme. Pour continuer à développer le rugby au Canada, et, espérons-le, pour remplir encore un peu plus l’armoire à trophées.

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