Le directeur général de World Rugby, Alan Gilpin, a salué une Coupe du Monde de Rugby 2025 « historique, exceptionnelle, incroyable », qui selon lui a montré une croissance « stratosphérique » du rugby féminin.
Ce qui était annoncé depuis plusieurs mois comme un moment charnière pour le sport a dépassé toutes les attentes, même celles de World Rugby. L’intérêt record suscité par la compétition a culminé samedi lors de la victoire de l’Angleterre face au Canada en finale, dans un Allianz Stadium de Twickenham plein à craquer.
Lors de la conférence de clôture lundi, Sarah Massey, directrice générale du tournoi, a livré le chiffre définitif des ventes : 444 465 billets écoulés.
Un nombre astronomique, plus de trois fois supérieur à celui de l’édition précédente. La finale de samedi a établi un nouveau record d’affluence pour un match de rugby féminin avec 81 885 spectateurs, bien loin des 13 253 présents lors de la finale 2010 organisée par l’Angleterre au Twickenham Stoop.
« Nous venons de vivre la plus grande Coupe du monde de rugby de tous les temps, un tournoi qui a tenu ses promesses à tous les niveaux », a déclaré Gilpin. « Elle n’a pas seulement relevé la barre, elle est montée dans la stratosphère. »
Massey a également révélé que la Coupe du Monde de Rugby 2025 avait accueilli des supporters venus de 133 pays, dont 53 % de femmes. Selon les sondages menés, 50 % des spectateurs n’avaient jamais assisté à un match de rugby féminin auparavant, mais 95 % affirment vouloir revenir.
« Ce tournoi a prouvé que les femmes et les jeunes filles peuvent tout être, tout faire et avoir leur place partout – dans le rugby, dans le sport et dans la société », a souligné Massey.
Le succès ne tient pas seulement à l’engouement, mais aussi à la qualité du jeu. Par rapport à la Coupe du Monde de Rugby 2021 (jouée en 2022), le temps de jeu effectif a augmenté, le nombre d’essais aussi, avec moins d’en-avants, plus de jeu au pied tactique et un taux de réussite au pied en hausse de 10 %.
Les joueuses ont également marqué le tournoi au-delà du terrain : plus de 219 millions de vues sur leurs réseaux sociaux, prolongeant ainsi le lien déjà fort avec les fans, visible après chaque match au bord des pelouses.
« Le sport féminin est en plein essor », a lancé Meg Jones après la victoire des Red Roses. « Nous avançons avec compassion, avec vulnérabilité et avec amour. C’est ce que les gens attendent, et nous allons continuer ainsi. »
L’ailière anglaise Abby Dow a ajouté : « Le plus important, ce n’est pas d’avoir gagné une médaille, mais d’avoir gagné pour le sport féminin et pour le rugby féminin. Il est là pour durer, et c’est un privilège d’en faire partie. Voir 82 000 personnes nous encourager, ce sont les meilleurs supporters. »
La croissance fulgurante du rugby féminin profite évidemment au sport, mais pas seulement. L’association des hôteliers de Bristol a ainsi annoncé un taux d’occupation supérieur à 90 % lors des week-ends où la ville accueillait les quarts et demi-finales, avec une hausse de chiffre d’affaires de 20 à 30 %.
Même le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a tenu à saluer l’impact des Red Roses et les bénéfices générés par la compétition :
« La Coupe du Monde de Rugby 2025 est un immense succès : des foules record, une audience TV massive et un rugby de haut niveau. Elle a prouvé le pouvoir des grands événements sportifs : stimuler l’économie, rendre les gens heureux et montrer le meilleur de notre pays au monde.
« Sur le terrain, les Red Roses nous ont fait vibrer et ont inspiré des milliers de jeunes filles et garçons. Elles ont rendu la nation fière. Le Royaume-Uni est désormais la maison mondiale du sport féminin et nous avons hâte d’accueillir encore d’autres grands événements. »
World Rugby veut s’assurer que ce succès ne soit pas un feu de paille. Le lancement de la série mondiale WXV doit transformer le calendrier international et prolonger la dynamique jusqu’au Mondial 2029 et au-delà.
Cette nouvelle compétition rassemblera les 18 meilleures équipes du monde dans plus de 100 matchs programmés entre 2026 et 2028, garantissant un cadre compétitif régulier jusqu’à l’Australie 2029.
« Le rugby féminin est clairement un moteur de croissance », a insisté Gilpin. « Il nous permettra d’ouvrir de nouveaux marchés, d’attirer de nouveaux investisseurs et de développer notre sport à l’échelle mondiale. Toutes les fédérations n’en sont pas encore au même stade, mais la vague monte vite – et elle emporte tout le monde. »
Gill Whitehead, présidente du comité organisateur, a mesuré le chemin parcouru depuis sa propre carrière de joueuse : « On jouait sur des terrains sans marquage, dans l’herbe haute, et sans aucun public.
« Samedi, quand le chiffre de 81 885 spectateurs est apparu à l’écran, c’était un moment fort, la preuve du chemin parcouru en si peu de temps.
« Pour les millions de jeunes filles présentes samedi ou devant leur télé, l’expérience sera différente et les opportunités bien plus grandes. Le rugby féminin a changé à jamais. »