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Les stats marquantes de la finale de la Coupe du Monde de Rugby 2025

Pour conclure cette Coupe du Monde de Rugby 2025, retour au point de départ de cette série : les entrées dans les 22.

Stat de la semaine

2,4 points : c’est l’écart entre les points marqués par entrée dans les 22 mètres entre l’Angleterre et le Canada en finale.

Le Canada est entré plus souvent dans les 22 anglais (10 fois contre 9), mais n’a marqué que 1,3 point par entrée, contre 3,7 pour l’Angleterre. Une semaine plus tôt, le Canada avait également effectué dix incursions dans les 22 face aux Black Ferns, mais avait cette fois inscrit 3,4 points par entrée. Même volume, résultats totalement différents.

Petit rappel : une entrée dans les 22 correspond à chaque fois qu’une équipe commence une possession (sur mêlée ou plus souvent sur touche) dans les 22 mètres adverses, ou qu’elle y pénètre en cours de jeu. C’est la première partie de l’équation. La seconde, c’est de convertir ces entrées en points.

Sur l’ensemble du tournoi, la moyenne a été de 2,81 points par entrée. L’Angleterre a dominé ce secteur avec 3,55 points par entrée, suivie de l’Australie (3,41) et de la Nouvelle-Zélande (3,33).

Le record du nombre d’entrées sur un match est détenu par l’Angleterre avec 23 face aux Samoa lors de la deuxième journée (les Samoanes en avaient eu deux). Sur tout le tournoi, l’Angleterre a cumulé 89 entrées, devant le Canada (80). Évidemment, ces deux équipes ont joué plus de matchs que toutes les autres, sauf la France et la Nouvelle-Zélande. Mais elles ont aussi dominé ce secteur à chaque rencontre, sauf une fois : l’Angleterre en finale, et le Canada en demi-finale.

On peut voir les entrées dans les 22 comme l’équivalent rugby des tirs tentés au football. On peut s’en sortir sur un match grâce à une efficacité chirurgicale avec très peu d’occasions. L’Australie s’est qualifiée en quarts avec cette stratégie : seulement 34 entrées au total (plus bas chiffre des équipes finalistes), mais 3,41 points par entrée, deuxième meilleure moyenne du tournoi. Mais difficile de maintenir ce rendement sur la durée. Pour exister, il faut toujours un mélange de volume (les entrées) et d’efficacité (points par entrée).

Avec le recul, la finale s’est jouée en première mi-temps. L’Angleterre menait 21-8 et a obligé le Canada à changer son plan de jeu : plus de ballons à la main, moins de jeu au pied, alors que ce dernier avait gêné les Anglaises dans les 40 premières minutes. Dans ce premier acte, chaque équipe a eu cinq entrées dans les 22 : l’Angleterre a marqué 4,2 points par entrée, le Canada seulement 1,6.

À un moment, Sophie de Goede a même dû tenter une pénalité après une longue série d’incursions sans véritable occasion d’essai. Et c’est ce genre de détail, après tout le travail de préparation et d’analyse, qui a fait que la Coupe du Monde est restée en Angleterre plutôt que de traverser l’Atlantique.

DÉ-FENSE !

Sur l’ensemble du tournoi, 12 928 plaquages tentés, dont 1 545 manqués : soit un taux de réussite impressionnant de 88,1 %.

Si vous avez suivi cette série, vous l’avez compris : défendre n’est pas une mauvaise chose. Certaines des meilleures équipes ont même passé plus de temps à défendre qu’à attaquer. Prenez l’Angleterre : officiellement la meilleure équipe du tournoi. Elle a réalisé 1 192 plaquages (soit 199 par match).

Le Canada, avec son plan de jeu basé sur la possession, en a effectué 928, soit 155 par match, 44 de moins que les Anglaises. On pourrait croire qu’après six matchs de haute intensité, les 264 plaquages supplémentaires des Red Roses auraient pesé. Mais cela suppose que défendre fatigue plus qu’attaquer. Ce n’est pas toujours le cas : attaquer sans cesse un mur défensif qui vous renvoie coup sur coup est souvent bien plus épuisant.

C’est là-dessus que l’Angleterre a bâti sa stratégie : encaisser vague après vague, jusqu’à ce que l’adversaire s’épuise. Puis, à la moindre erreur, frapper. L’une des beautés de ce sport, c’est que le Canada est passé tout près du titre avec un plan de jeu radicalement opposé.

Les prix du travail de l’ombre

Karen Paquin (Canada) – 110 rucks disputés
La troisième ligne canadienne a été la meilleure dans ce secteur, sécurisant le ballon 110 fois pour offrir une nouvelle phase à son équipe. Ce genre de travail ne saute pas aux yeux à la télé ou dans le stade, mais c’est le moteur de l’attaque canadienne et la raison pour laquelle Paquin est si précieuse. Mention spéciale à l’Irlandaise Neve Jones, qui a frappé 41 rucks en un seul match, record de la compétition.

Sadia Kabeya (Angleterre) – 113 plaquages réussis
Kabeya a été élue Joueuse du Match Mastercard en finale, mais c’est l’ensemble de son œuvre défensive qui force le respect. Seule joueuse à dépasser la barre des 100 plaquages, elle affiche un taux de réussite de 85,6 %. Sa coéquipière Morwenna Tarling suit avec 91 plaquages. Et un coup de chapeau à l’Irlandaise Edel McMahon, auteure de 27 plaquages sans en manquer un seul, record dans cette catégorie.

Amee-Leigh Costigan (Irlande) – 28 courses sans perte de balle
Récompensée pour ses prises d’initiative en attaque, Costigan a surtout impressionné par sa sécurité : 28 courses sans concéder la moindre perte de balle – pas de ballon lâché en l’air, pas de passe ratée. D’ailleurs, cette catégorie a été dominée par les Irlandaises, avec Niamh O’Dowd (25) et Aoife Dalton (23) en 2e et 3e positions.

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