Les Samoa ont parfaitement lancé leur campagne vers la Coupe du Monde de Rugby 2027 en s’imposant sans trembler 48-10 face au Brésil dans le match d’ouverture du Tournoi de qualification final à Dubaï.
Dans la deuxième rencontre, la Belgique a réalisé une prestation d’ensemble remarquable pour battre la Namibie (22-15), habituée du Mondial, et se rapprocher un peu plus de son rêve de première participation.
SAMOA 48-10 BRÉSIL
Le score final est flatteur, mais les courageux Os Tupis ont longtemps tenu tête à leurs adversaires, se battant jusqu’à la fin et inscrivant même le dernier essai du match à la 73e minute.
Les Manu Samoa ont frappé d’entrée : après une belle séquence sur l’aile droite, Jacob Umaga, titularisé à l’arrière, aplatissait dès la 7e minute. Auteur de la transformation puis d’une pénalité, il donnait dix points d’avance aux siens avant qu’un carton jaune contre le centre Tumua Manu ne redonne espoir au Brésil.
Les Sud-Américains en profitaient aussitôt : une combinaison inspirée sur l’aile gauche permettait au centre du RC Vannes Théo Bastardie d’inscrire le premier essai brésilien, célébré bruyamment par la colonie auriverde présente dans les tribunes.
Mais les Samoans reprenaient le contrôle de la partie, Manu se rachetant de son carton jaune par un essai, imité quelques minutes plus tard par l’ailier Va'afauese Apelu Maliko. Avec la botte d’Umaga, le score gonflait à 29-5 à la pause.
Dès la reprise, Melani Nanai ajoutait un nouvel essai, et la tâche des Brésiliens se compliquait encore après le carton jaune du talonneur William Rebolo. Pourtant, la défense des Tupis restait héroïque : ils ne concédaient plus que deux essais – signés Iakopo Petelo-Mapu et Tumua Manu (son deuxième) – avant que le remplaçant Henrique Ferreira ne conclue la rencontre pour le Brésil.
Après le match, le sélectionneur samoan Tusi Pisi savourait ce premier succès de l’année, après une période compliquée : « On s’est dit dans le cercle après le match qu’il fallait profiter de ce moment. Savourer la victoire, rester concentrés sur le présent, en profiter pleinement avant de penser au match suivant. »
Du côté brésilien, le directeur du rugby Josh Reeves retenait surtout la combativité de ses joueurs : « On a parlé avant le match de l’énergie émotionnelle qu’on voulait mettre. Les gars ont tout donné, se sont battus sur chaque ballon, sans jamais lâcher. Ils ont grandi tout au long de la rencontre. »
BELGIQUE 22-15 NAMIBIE
Portés par un public belge bruyant et enthousiaste, les Diables Noirs ont signé une victoire historique face à la Namibie au terme d’un affrontement d’une grande intensité au Sevens Stadium.
Ce succès, bâti sur une organisation sans faille et un engagement de tous les instants, a montré une équipe belge solide dans tous les compartiments du jeu. Chaque incursion namibienne trouvait réponse : défense acharnée, grattages décisifs, ballons volés en touche… Les Welwitschias se sont heurtés à un mur.
Le ton était donné dès les premières minutes. Un coup d’envoi bien négocié permettait à la Belgique de récupérer la possession après une erreur namibienne. Quelques phases plus tard, le pilier Jean-Baptiste Declercq trouvait la faille près de la ligne pour aplatir le premier essai.
La domination belge était totale : la Namibie ne touchait pas le ballon avant la 4e minute, et sa première possession se soldait par un dégagement direct en touche. Le demi d’ouverture Matias Remue, véritable métronome de son équipe et souvent comparé à un jeune Dan Carter pour sa vista et son jeu offensif, menait la danse.
Les Namibiens tentaient de réagir, mais un contre éclair fulgurant initié par Remue, suivi d’un grattage salvateur du capitaine Jean-Maurice Decubber à quelques mètres de leur ligne, maintenait la Belgique devant.
Sur une nouvelle pénalité obtenue dans le jeu au sol, Remue ajoutait trois points de 40 mètres pour porter le score à 10-0. La Namibie avait l’occasion de revenir à la 21e minute après une pénalité choisie pour la touche, mais un en-avant ruinait l’action. Sur la mêlée suivante, la Belgique obtenait une nouvelle faute et pouvait se dégager.
À la 27e minute, le demi de mêlée Julien Berger trouvait à son tour la faille sous les poteaux, concluant une longue séquence collective. Avec la transformation de Remue, le score grimpait à 17-0 à la pause.
La Namibie débloquait enfin son compteur en seconde période grâce à une pénalité, mais les Belges géraient parfaitement le tempo malgré plusieurs cartons jaunes des deux côtés. Quand le troisième ligne Max Katjijeko écopait d’un jaune à 18 minutes du terme, les espoirs de retour s’amenuisaient. Malgré un superbe 50:22 du fullback Jay-Cee Nel, la Namibie cédait une dernière fois sur un essai de Decubber, symbole de la domination belge.
Deux essais tardifs de Johan Deysel et Johan Luttig sauvaient l’honneur et offraient un point de bonus défensif à la Namibie, mais la soirée appartenait bel et bien à la Belgique.
Le sélectionneur namibien Pieter Rossouw reconnaissait la déception : « Très frustré, parce qu’on s’est battus nous-mêmes. Trop d’erreurs, trop d’occasions gâchées. Félicitations à la Belgique, ils ont mérité leur victoire. »
Pour le coach belge Laurent Dossat, la joie était immense, même s’il garde la tête froide : « C’est un moment exceptionnel. On voulait bien rentrer dans ce tournoi. Même à 17-0, je n’étais pas confiant car on avait une belle équipe en face de nous et on l’a vu à la fin. Je suis très content pour les garçons et le rugby belge d’avoir commencé à écrire cette page. On se l’est dit avant le match, on voulait être en vie à l’issue du match. Je suis très heureux, l’aventure continue. »
Et de prévenir : « Je suis content de la globalité mais il faut améliorer la discipline car si on prend autant de pénalités, on n’avancera pas. »
La Belgique affrontera désormais le Brésil jeudi, tandis que la Namibie devra créer la surprise face aux Samoa pour rester en lice dans la course à la Coupe du Monde de Rugby 2027.