Dans une ambiance électrique au Sevens Stadium de Dubaï, les Samoa ont puisé dans leurs réserves pour arracher un nul 13-13 face à une Belgique héroïque, suffisant pour décrocher leur dixième qualification consécutive pour la Coupe du Monde de Rugby.
Cruelle désillusion en revanche pour les Diables Noirs, invaincus dans ce Tournoi de qualification final et auteurs de victoires pleines face à la Namibie et au Brésil, mais qui échouent sur le fil à la défaveur d'un point de bonus offensif qu'ils ont laissé filer contre la Namibie.
Plus tôt dans la journée, la Namibie s’était offert un superbe renversement face au Brésil, l’emportant 40-31 après avoir été menée 17-0, pour terminer troisième du tournoi.
SAMOA 13-13 BELGIQUE
Les Samoans entraient fort dans la rencontre, avec une belle séquence en première main qui voyait Jacob Umaga envoyer Latrell Ah-Kiong déchirer le couloir droit. La défense belge tenait bon mais Samoa obtenait une pénalité qu’Umaga transformait (3-0, 8e). Privée de son pilier gauche suspendu Charles-Henri Berguet, la Belgique souffrait en mêlée. Pourtant, les Diables Noirs profitaient d’une erreur adverse pour installer plusieurs séquences près de la ligne samoane.
À la 12e minute, un plaquage haut de Niko Jones offrait une pénalité facile à Matias Remue, impeccable au pied : 3-3. Quelques instants plus tard, Umaga manquait une pénalité pourtant à sa portée. À la 23e minute, tournant : Isaac Montoisy recevait un jaune pour un plaquage sans les bras. La Belgique ajustait son pack immédiatement, avec la sortie du pilier Vliegen pour Van Parys.
Samoa pensait tenir le premier essai, mais un sauvetage monumental de l’ailier Ervin Muric arrachant le ballon sur sa ligne sauvait la Belgique. Et sur la pénalité suivante, Remue donnait même l’avantage aux siens (6-3). Les Diables Noirs, en infériorité, ne concédaient aucun point et étaient devant à la pause : Belgique 6-3 Samoa. La défense belge, basée sur un plaquage bas chirurgical, muselait parfaitement les puissantes charges samoanes.
Au retour des vestiaires, la Belgique campait dans les 22 samoans, mais une défense héroïque et un grattage salvateur maintenaient les Samoa à flot. Le match se fermait peu à peu, la balle devenant glissante dans l’humidité du soir, et les fautes s’accumulaient des deux côtés.
Il fallait un moment de rupture, et il arriva à la 63e minute : après une longue séquence, Samoa forçait enfin la serrure grâce au numéro huit Abraham Papali’i. Umaga transformait : 10-6 Samoa. Libérés, les Samoans prenaient le contrôle. Umaga ajoutait une pénalité à dix minutes du terme : 13-6.
Mais la Belgique, fidèle à son ADN, trouvait une nouvelle fois les ressources pour revenir. Une percée fantastique de Matias Remue, qui éliminait plusieurs défenseurs, permettait au capitaine Jean-Maurice Decubber d’aplatir (13-13). Tout restait possible.
Les Diables Noirs devaient impérativement marquer de nouveau pour décrocher la qualification. Sur leur dernière munition, ils tentaient de gratter une balle au sol, mais celle-ci leur échappait. Les Samoa gagnaient la touche suivante, scellait le nul et validait sa qualification pour 2027.
Réactions
Jean-Maurice Decubber (Belgique) :
« C’est un sentiment mitigé. Je ne suis pas déçu parce qu'on a perdu mais parce qu'on a fait match nul. Je pense vraiment qu’on pouvait gagner ce match. On devait le gagner. Je suis déçu pour ceux qui arrêtent, Julien Berger, Maxime Jadot et d’autres. Mais je suis aussi très fier. Fier du groupe, fier des jeunes. Il faudra s’appuyer sur ça pour nous projeter vers 2031. »
Theo McFarland (Samoa) :
« On est simplement reconnaissants. Ce n’était pas beau, loin de là, mais on a fait le boulot. Je suis fier des garçons, du staff… L’année a été difficile. On représente un petit pays, mais on a notre billet, et maintenant on veut aller plus loin. On veut progresser, jouer plus, et ne pas aller à la Coupe du Monde pour faire de la figuration. »
NAMIBIE 40-31 BRÉSIL
Le Brésil attaquait tambour battant : essais de Lucas Tranquez et Leonel Moreno, deux transformations, une pénalité, et voilà les Tupis devant 17-0 après 16 minutes. Le jeune ouvreur Joao Amaral régalait au pied. La Namibie réagissait en force, en utilisant l’arme favorite des Brésiliens : le ballon porté. Joshua Bester concluait un ballon porté de 20 mètres (17-7).
Mais le Brésil répondait immédiatement : percée plein fer du centre Robert Tenorio, relais de Lucas Spago, et le capitaine Lorenzo Massari plongeait en coin (24-7).
La réaction namibienne était instantanée : Jay-Cee Nel filait côté gauche et servait Jurgen Meyer : 24-14. Puis le deuxième ligne Adrian Ludick ramenait les siens à 24-21 juste avant la pause, concluant un premier acte totalement débridé. En début de seconde période, la Namibie passait même devant grâce à Danie van der Merwe, parfaitement servi côté droit (24-28).
Un carton jaune contre Tenorio à la 55e mettait le Brésil en difficulté, et Meyer s’offrait un doublé. Nel, encore lui, corsait l’addition (24-40). Le Brésil sauvait l’honneur via Matheus De Souza Claudio après une touche bien exécutée, profitant du jaune de Van der Westhuizen, mais la Namibie conservait logiquement son avance.
Réactions
Pieter Rossouw (Namibie) :
« Encore un mauvais départ, mais ensuite on inscrit 40 points. On a marqué de beaux essais, et on en a laissé passer autant. Je suis satisfait de l’évolution du groupe sur les trois dernières semaines. C’est une belle manière de finir. »
Josh Reeves (Brésil) :
« Il faudra analyser beaucoup de choses, notamment la manière dont on a pu structurer le programme sur quatre ans. Mais une chose est sûre : le Brésil a le talent pour se qualifier à une Coupe du Monde. Il faut maintenant construire autour de ce talent pour être plus constants et viser plus haut dans quatre ans. »