Scott McLeod, entraîneur de la défense
Sur la confiance du groupe après les victoires en quarts et en demies :
« On est bien dans de nombreux aspects de notre jeu, ça met en confiance. On y travaille depuis longtemps donc ça fait plaisir de voir que ça marche. Il faut juste tout remettre en place et se remettre au travail maintenant. »
Sur ce qu’il a appris de l’Afrique du Sud lors de la demi-finale contre l’Angleterre :
« Les Springboks ne lâchent jamais rien. C’est dans leur culture, ils sont durs au mal et ils savent se battre. Ils l’ont prouvé lors de la dernière Coupe du Monde. »
Sur les leçons tirées de l’analyse des quarts de finale contre l’Argentine :
« Il faut juste qu’on arrive à voir les espaces et en profiter. L’Argentine a mis beaucoup d’intensité physique et on a dû s’employer pour marquer. Ce sera pareil contre les Springboks. Ils mettent beaucoup de pression et défendent très vite.
« Quand ils ont le ballon, leurs courses sont tranchantes, on ne pourra pas juste les attendre. On devra faire preuve de précision en conquête. On l’a vu tout au long de la compétition, en mêlée, ils sont impitoyables. Voilà quelques éléments importants à prendre en compte. »
Si la Nouvelle-Zélande est motivée par sa défaite 35-7 contre l’Afrique du Sud à Twickenham en préparation :
« Ce n’est pas tant un levier de motivation, mais il faut qu’on sache répondre à tous les scénarios. On en a tiré les leçons, surtout sur le plan de jeu si on se retrouve à 13. On a prouvé au fil de la compétition qu’on avait quelques atouts dans notre manche et qu’on avait tiré les leçons du passé. »
Sur les problèmes que vont poser les Springboks à la défense néo-zélandaise :
« Ils vont nous mettre sous pression au pied, c’est certain. On l’a beaucoup vu et on l’a travaillé cette semaine. Ils sont bons quand il s’agit de récupérer leurs propres chandelles. C’est là qu’ils envoient le ballon dans le dos de la défense pour occuper la largeur et jouer de là. Ils ont inscrit plusieurs essais grâce à leur jeu dans les airs. On va étudier ça en détail pour remporter ces duels. »
À propos de la fatigue mentale générée par une aussi longue compétition :
« Il y a deux aspects à prendre en compte. Physiquement, nos 33 joueurs sont en forme. Certains étaient encore blessés dernièrement donc n’ont pas encore trop goûté à la compétition mais du coup, ils sont frais.
« Sur le plan de la fraîcheur mentale, on est bien aussi. Notre plan de jeu a bien fonctionné en quart de finale et en demi-finale, ça met en confiance et ça évite de s’épuiser pour rien. On est prêts, mentalement et physiquement. On a hâte d’y être, il faut même qu’on tempère un peu les joueurs. »
Sur le fait que les derniers matchs ont prouvé que l’équipe qui faisait le meilleur début de match l’emportait à la fin :
« Ce n’est un secret pour personne. Les deux équipes vont vouloir faire 20 premières minutes parfaites. Elles savent faire preuve de précision. On en parlait ce matin. Il faudra être précis, mettre notre jeu en place tout en les mettant sous pression. Les Boks font toujours des grosses entames et on le sait mieux que personne. »
Sur les différences dans le jeu au pied lors des derniers matchs entre les deux équipes, quand les All Blacks ont remporté la bataille au pied alors que les Springboks ont pris leur revanche là-dessus à Twickenham :
« Je pense que le premier en l’air l’emportera. On avait un peu plus faim et on était plus vifs lors de ce premier match. Le deuxième, on était plus lents dans les airs et on a mis plus de temps à se remettre dedans. Ils nous avaient battus là-dessus. »
À propos de Jordie Barrett :
« Il a été désigné Joueur du Match [contre l’Argentine]. Il a été immense en défense, c’est lui qui a tenté le plus de plaquages. Mais le plus plaisant, c’est la pression qu’il a mise sur l’adversaire.
« Contre l’Irlande, on reculait et il ne fallait laisser aucun espace. Contre l’Argentine, dès qu’il l’a pu, il a cassé la ligne pour aller mettre la pression. Il a beaucoup revu les images, les mecs autour de lui l’ont félicité. Il a vraiment fait la différence. »
Si Jordie Barrett peut être considéré comme le patron de la défense :
« C’est avec lui que j’échange le plus concernant la défense des lancements sur les phases de conquête. »
Si la pluie peut impacter le plan de jeu de la Nouvelle-Zélande :
« Non, je ne pense pas. On sait comment on veut jouer et on s’est entraînés pour y arriver sous la pluie. Il y avait de la rosée sur la plupart des terrains sur lesquels on a joué. »
À propos du capitaine, Sam Cane :
« Il est immense. Ça m’arrive parfois d’aller le voir après ses discours pour lui dire que ça m’a boosté, moi aussi. Quand je l’écoute, j’ai parfois la chair de poule et j’ai envie d’aller sur le terrain. Il parle super bien et il est à la hauteur sur le terrain. »
Sur l’impact potentiel d’une absence du talonneur Bongi Mbonambi, accusé d’injures à caractère discriminatoire à l’encontre du troisième ligne anglais Tom Curry :
« J’ai appris ça ce matin. C’est à World Rugby de s’en occuper. S’il était absent, ce serait un coup dur. C’est un leader. Quand Siya [Kolisi, capitaine de l’Afrique du Sud] sort du terrain, c’est lui qui prend le rôle de capitaine. Donc j’imagine que ça peut avoir un sacré impact, oui. »
Sur la carrière d’Aaron Smith :
« Je travaille avec lui depuis longtemps, on bossait ensemble aux Highlanders déjà, puis avec les All Blacks. Il occupe une place à part dans mon cœur, car c’est un vrai passionné. Il donne tout au quotidien pour aider l’équipe à progresser.
« C’est un vrai professionnel, sur le terrain comme en dehors. Il s’entretient aussi bien physiquement que mentalement, et donne toujours le meilleur de lui-même. Sa passion et son envie sont contagieuses. J’aime tout chez ce mec, vraiment. »
Sur le fait de repartir de zéro après la victoire en demi-finale et si la situation diffère de celle qui a suivi les quarts de finale :
« Oui, c’est un peu différent. On a eu un jour de plus pour récupérer donc on sera peut-être un peu plus frais. [Entre l’Irlande et l’Argentine] on a eu six jours. Il a fallu gérer ça puis booster un peu les mecs, tandis que là, ça se fait tout seul.
« Avec ce jour de repos en plus, on doit même faire redescendre un peu les mecs. Pareil pour nous, le staff. »
Sur les matchs passés entre la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud et sur l’enjeu :
« C’est énorme. Je me rappelle y avoir joué il y a plusieurs années [en Afrique du Sud], j’avais été impressionné par la passion des gens. Ils étaient à fond, ils nous défiaient, mais dès que le match était fini, ils étaient adorables. On avait eu droit à un barbecue et discuté autour d’une bière. Ce respect existe et existera toujours entre les All Blacks et l’Afrique du Sud. On y tient. Ce sont de bons mecs. »
S’ils ont prévu quelque chose de particulier pour fêter le fait d’être en finale de Coupe du Monde de Rugby :
« On n’a pas vraiment besoin de faire quoi que ce soit de particulier. On n’a rien de prévu. On va juste rentrer dans l’événement petit à petit. On va certainement en faire un peu moins qu’un peu plus. »
Sur ce qui a marché en défense et sur l’importance du match contre l’Irlande pour prendre en confiance :
« Quand on regarde où on en était l’année dernière, contre qui et comment on a perdu, on avait tendance à défendre en un-contre-un. L’année dernière, l’Irlande a réussi à bien déplacer le ballon et à trouver les espaces entre nos joueurs.
« C’est comme ça qu’on coache en Nouvelle-Zélande, en Super Rugby, et je sais que les équipes de l’hémisphère Nord ont tendance à cibler les Kiwis qui jouent en Europe parce qu’ils savent qu’ils vont défendre sur l’homme plutôt que sur le ballon. On a donc dû changer d’approche défensive.
« On a commencé à travailler sur ça tôt dans l’année avec les leaders. On les a fait travailler comme ça en Super Rugby et ça a vite été mis en place. On a été testés sur ça à chacun de nos matchs. Quand le niveau est vraiment monté d’un cran contre l’Irlande, qui nous a vraiment poussés, on a été au rendez-vous et ça fait plaisir.
« C’est pertinent contre les Sud-Africains. Il ne faut pas prendre tant de décisions par rapport au ballon mais plus voir où ils vont le déplacer et analyser l’influence des joueurs qui vont le couvrir. C’est surtout là-dessus qu’on a changé notre façon de faire. On verra si ça va encore marcher. »
Sur la façon de contrer le jeu au pied de l’Afrique du Sud :
« On doit s’assurer que le joueur à la réception puisse sauter, gagner son duel et attraper le ballon. C’est simple. Si on y arrive, on est en possession du ballon et on peut en faire ce qu’on veut. Si on perd les duels aériens, ce sera autant de munitions que l’Afrique du Sud pourra exploiter sur des ballons récupérés. On ne veut pas leur donner l’occasion de s’appuyer sur ce point fort. »
Sur le match tendu entre l’Angleterre et l’Afrique du Sud :
« Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. Beaucoup de choses se passent sur le terrain, les émotions sont très fortes et les joueurs réagissent différemment selon les situations. Mais dans l'esprit du jeu, une fois que le coup de sifflet a retenti, il faut respecter ce qui s'est passé, se serrer la main et passer à la suite.
« C'est quelque chose que l’on respecte chez cette équipe d’Afrique du Sud. Les confrontations sont dures sur le terrain, mais au coup de sifflet final, on aime aller dans les vestiaires des uns et des autres, parler de tout cela autour d’une bière et passer un bon moment. »
Samisoni Taukei'aho, talonneur
Sur le fait d’apprécier le défi physique :
« Les Springboks sont très bons dans leur registre. Ils sont costauds et ils adorent le défi physique. Mon jeu est basé là-dessus également, donc j’ai vraiment hâte d’y être et j’espère avoir l’occasion de jouer. Tous les joueurs ont hâte de disputer ce match. C’est la semaine la plus importante de la compétition, on est gonflés à bloc et prêts à y aller. »
Sur le fait d’offrir un titre à Dane Coles avant sa fin de carrière avec les All Blacks :
« C'est une légende de l'équipe. On va essayer de le faire finir en beauté. »
Tamaiti Williams, pilier
Sur ce qu’il pense de sa première année avec les All Blacks :
« C’est incroyable. Hier, je suis allé prendre un brunch avec ma mère et ma fiancée. Je me suis dit : "On vit la semaine la plus importante de l’année." »
Sur la façon de contrer la puissance de la mêlée sud-africaine :
« Ils excellent dans cet exercice, on le sait bien. Si j’ai l’occasion de jouer samedi, je serai prêt à relever le défi. Tout commence par la préparation. On va étudier précisément la façon dont on peut les contrer. »
À propos du capitaine Sam Cane :
« C’est un mec incroyable et un super ami. J’aime être à ses côtés. Je ferai tout ce qu’il me demande de faire. C’est un homme extraordinaire. »
Sur le fait de trouver le bon équilibre pour être prêt pour le match :
« Ma préparation est la même chaque semaine. On travaille toute l'année pour en arriver là et je suis fier de ma préparation. Je vais m'y tenir. »
La leçon la plus importante quand on affronte les Springboks :
« Ils sont impressionnants et chirurgicaux. Si on leur laisse une occasion, ils vont la saisir. On doit être le plus propre possible. On doit répondre présent dans l’engagement physique. On sait tous à quoi s’attendre de leur part. On a remporté une belle victoire face à eux et on a subi une lourde défaite cette année. »
Sur le fait que les All Blacks ont leur propre « bomb squad » :
« Ils ont un banc extraordinaire qui fait des ravages quand il entre en jeu. En tant que remplaçant, on doit répondre aux besoins de l’équipe : apporter de l’énergie, porter le ballon, répondre en conquête. On va se concentrer sur nous-mêmes pour faire en sorte de sortir vainqueurs. »
Sur les conseils importants qui ont été prodigués :
« Il y en a eu pas mal, mais celui qui m’a le plus marqué cette année, c’était celui de Sam Whitelock. Pendant la préparation, il est venu me dire : "Tu as juste à faire 1 % en plus tous les jours". Il faut tirer les leçons de la veille et avancer. »
Sur ce que cela représente de jouer pour sa communauté au niveau international :
« Vous me connaissez, je me donne à fond tous les jours et je sais d’où je viens. Cette semaine, je vais tout faire pour faire parler de ma communauté à l’échelle internationale. J’ai la chance de venir d’un endroit formidable et je veux le faire savoir. »
Sur le fait d’avoir grandi en Australie :
« J’ai passé 16 années de ma vie à Perth, dans l’ouest australien. C’est un lieu qui me tient à cœur. J’y ai joué au niveau scolaire. J’aime cet endroit. J’ai encore beaucoup de famille en Australie. J’essaie d’y retourner aussi souvent que possible. J’y étais encore l’année dernière et j’ai revu mes camarades de classe, mes tantes et mes cousins. »