Le parcours de l'Irlande à la Coupe du Monde de Rugby 2023

Exploit, désillusion et série noire : voici le bilan du parcours de l'Irlande.

Le souvenir qui restera

Une image qui aura fait fondre le cœur de tous les fans du monde : le fils de Johnny Sexton qui tente de consoler son père, dévasté, après la douloureuse défaite de l’Irlande 28-24 en quart de finale contre la Nouvelle-Zélande. On a pu le voir, sur les réseaux sociaux, les yeux pleins d’amour, la tête levée vers son père et vêtu d’un maillot vert prononcer un « Tu restes le meilleur, papa. » Sexton, l’un des plus grands joueurs de l’histoire, peut prendre sa retraite internationale en sachant qu’il a l’amour d’une nation tout entière

L’essai mémorable

Chacun des cinq essais de Bundee Aki aurait mérité ce titre honorifique. Le centre a brillé par sa puissance, sa vivacité et son abattage. On a pu voir ces qualités réunies contre les All Blacks, quand il a éliminé son vis-à-vis avant d’emporter quatre défenseurs derrière la ligne.

La citation à retenir

En deux petites phrases après la défaite de quatre points contre les All Blacks, le sélectionneur Andy Farrell a résumé les sentiments d’un pays qui vit pour le rugby : « Le sport, c’est parfois cruel. C’est aussi pour ça qu’on adore ça. »

Mais les derniers mots à retenir sont certainement ceux prononcés à propos de Sexton.

« Il mérite tellement de reconnaissance pour tous les sacrifices qu’il a accomplis, pour le joueur et le leader qu’il est. Il incarne ce qui fait briller le rugby irlandais depuis bientôt vingt ans. » Tels étaient les mots de Jack Conan à l’égard de l’homme aux 124 sélections, qui prend sa retraite après avoir battu le record de points marqués sous le maillot de l’Irlande.

Le joueur phare

Qui d’autre qu’Aki ? À 33 ans, le centre irlandais comptait 61 courses avec ballon et neuf franchissements ainsi que 23 défenseurs battus. Puis, contre les All Blacks, il a encore monté le curseur, franchissant la ligne d’avantage à 13 reprises – plus que n’importe quel autre joueur – et parcourant 75 mètres ballon en main. L’Irlandais de cette Coupe du Monde de Rugby France 2023, c’est lui.

La révélation de l'équipe

Caelan Doris a commis l’une de ses seules erreurs de la compétition en commettant un en-avant sur un renvoi d’en-but des All Blacks à quelques minutes de la fin. À part cela, le joueur de 25 ans est désormais une star du rugby irlandais et une valeur sûre sur laquelle Farrell tentera de construire l’avenir. Ses 61 plaquages – total le plus élevé de l’équipe – et cinq grattages résument bien son influence.

Petit côté

Le soutien des Irlandais au cours de cette Coupe du Monde de Rugby 2023. Près de 60 000 supporters irlandais étaient présents au Stade de France pour le match de poule contre l’Écosse. La vague verte était d’autant plus importante lors des quarts de finale. Leurs sourires, leurs chants – notamment Zombie, la chanson du groupe irlandais The Cranberries, qui est devenue l’hymne officieux de cette sélection – et leurs larmes ont inondé la France. Mais une chose est sûre : leur chaleur, leur respect – observé notamment lors de leur opération nettoyage durant les poules – et leur passion vont manquer à la compétition.

La stat qui impressionne

L’Irlande a non seulement perdu son huitième quart de finale – en autant de quarts disputés – en Coupe du Monde de Rugby, mais c’est aussi la première fois depuis 1995 qu’elle n’a pris l’avantage à aucun moment en match à élimination directe. Pour la deuxième fois de suite, ils se sont qualifiés avec le statut de n°1 mondial mais n’ont pas réussi à faire mieux.

Le verdict

Comme le disait Jack Conan, en larmes, cette équipe « y croyait » et semblait être celle « qui passerait enfin les quarts de finale ». Mais elle n’y est pas parvenue. Le fait d’avoir remporté 17 matchs de rang avant ce quart de finale, dont deux chez les All Blacks, ne les consolera pas. En revanche, ils pourront compter, malgré le départ de Sexton, sur une jeune et brillante équipe en vue de l’édition 2027.