Ce résultat laisse le sort des deux équipes en suspens. L’Australie garde l’avantage aux points dans la poule A, huit contre trois pour les États-Unis. Mais avec les Eagles opposées aux Samoa samedi prochain, juste avant que les Wallaroos n’affrontent l’Angleterre, intouchable jusque-là, tout reste à jouer dans la course aux quarts de finale.
À plusieurs reprises, l’Australie a semblé prendre le contrôle de cette rencontre décisive, mais les Wallaroos n’ont jamais réussi à distancer des Américaines pleines de cœur. Dangereuses presque à chaque ballon envoyé vers leurs trois-quarts, elles ont pris l’avantage tôt dans le match grâce à leur ailière électrique Desiree Miller. Mais, signe de ce qui allait suivre, les États-Unis ont immédiatement répliqué par leur pack, Freda Tafuna inscrivant le premier essai de ce qui allait devenir un triplé.
Le ton de ce match haletant était donné. La jeune fusée Caitlyn Halse a marqué son premier essai en Coupe du Monde pour redonner neuf points d’avance à l’Australie à la pause. Pas de quoi décourager les Women’s Eagles, qui ont renversé ce retard pour mener de trois points à la 52e minute.
L’Australie a alors rugi à son tour : un nouvel essai de Miller puis un deuxième pour Halse ont rétabli une avance de neuf points. Mais cela n’a fait que réveiller les Américaines. Avec le troisième essai de Tafuna et celui d’Erica Jarrell-Searcy, ce sont les USA qui ont soudain pris les commandes.
Menées de cinq points à huit minutes du terme, les Wallaroos se sont arrachées, ont remonté le terrain et envoyé Eva Karpani derrière la ligne. Dans un dernier coup de dés, la demi de mêlée Samantha Wood a eu la pénalité de la gagne au bout du pied. Mais son tir est passé à côté… et tout le stade a pu enfin souffler.
Joueuse du Match Mastercard
Rien n’a pu arrêter Freda Tafuna, à la veille de ses 22 ans. Propulsée dans le XV de départ pour apporter davantage de puissance, elle a tenu son rôle à la perfection en inscrivant trois essais.
« Le troisième, je le dois à Hope Rogers », a-t-elle souri en recevant son trophée de Joueuse du Match. « Je me sens bien. Tout le mérite revient aux filles. »
Un constat qui a ravi sa capitaine, Kate Zachary : « On savait que ce serait un match à rebondissements. On en avait parlé toute la semaine et c’est exactement ce qu’il s’est passé. Ce dont je suis le plus fière, c’est que chaque fois qu’on a pris un coup, on a su répondre encore plus fort. C’est un trait de caractère qu’on n’a pas souvent montré et c’est quelque chose qu’on veut garder pour la suite », a-t-elle expliqué.
Réaction des entraîneurs
Sione Fukofuka, sélectionneur des États-Unis
« Immensément fier de l’équipe. On est revenues au score et, honnêtement, je pensais qu’on tenait la victoire. Mais avec l’Australie, on ne peut jamais se relâcher et elles ont su saisir leur chance.
« On a eu quelques occasions en fin de match mais on n’a pas su concrétiser. Désormais, tout se joue la semaine prochaine. Le message, c’est : rester dans le système, garder le ballon, ne pas courir après les points. Ils viendront quand on les aura mérités. »
Jo Yapp, sélectionneuse de l’Australie
« Dans l’ensemble, c’est une déception. On les a laissées revenir dans le match en deuxième période et notre indiscipline leur a offert trop d’opportunités dans notre camp. Et une fois qu’elles y sont, elles sont difficiles à arrêter.
« Au bout du compte, notre discipline nous a vraiment coûté cher. Par moments, nos lancements n’ont pas été assez précis non plus. On va analyser ça, et il faudra réagir : les filles savent qu’un gros match nous attend la semaine prochaine. »
La stat du jour
L’Australie a plaqué 229 fois contre seulement 100 pour les États-Unis, qui ont pourtant eu 63 % de possession. Et au bout du compte, match nul. Tout le charme du rugby.
La suite
Préparez vos calculettes : l’Australie compte actuellement cinq points d’avance sur les USA dans la poule A. Mais avec cinq points en jeu pour une victoire bonifiée, et les Américaines qui affronteront les Samoa samedi prochain avant que les Wallaroos ne se frottent à l’Angleterre, tout peut encore basculer. Pour l’instant, l’Australie a un net avantage à la différence de points (+73 contre -62). Mais une large victoire des USA pourrait bien donner quelques sueurs froides aux Wallaroos…