La peur d’une fin « brutale » de la Coupe du Monde de Rugby 2025, « sans atterrir », est ce qui pousse Sophie de Goede à tout donner avant le quart de finale du Canada contre l’Australie.
Les Canadiennes sont arrivées dans ce Mondial avec le statut de numéro 2 mondial, et elles l’ont confirmé en sortant invaincues de la phase de poules.
Mais l’avant polyvalente sait bien que tout ça ne comptera pas si elles ne battent pas les Wallaroos samedi à Bristol. En poules, une défaite peut encore être rattrapée, en demi-finale il y a toujours le match pour la troisième place, mais en quart de finale, si tu perds, tu n’as plus rien derrière.
« Toutes les équipes sont toujours en train de planifier la suite, la semaine qui vient. Mais perdre en quart, c’est vraiment abrupt », explique-t-elle.
« Tu fais plein de plans pour la suite, et puis d’un coup tu te retrouves à monter dans l’avion sans aucune conclusion.
« C’est pour ça que cette semaine, on est toutes concentrées sur l’Australie. Les coachs doivent forcément anticiper, mais nous, on se focalise sur ce quart et on verra après. »
Si le titre est évidemment la raison principale pour laquelle De Goede veut continuer l’aventure, il y a aussi tout ce qu’elle vit avec les supporters depuis le début du tournoi.
« Je ne suis pas très réseaux sociaux, contrairement à certaines, alors c’est en marchant dans le stade après les matchs que je ressens le plus la connexion avec les gens », raconte-t-elle.
« Je sais que le slogan de cette Coupe du Monde c’est This energy never stops, et franchement, sans exagérer, on a vraiment ressenti cette énergie dès qu’on est descendues du bus.
« Il y en a partout : dans le stade, autour, après les matchs, même dans la rue. C’est énorme de voir à quel point les gens s’investissent et s’excitent pour ce Mondial. C’est long une Coupe du Monde, et ça nous donne une énergie incroyable de voir cet engouement. »
Il y a aussi ce lien particulier qui unit la sélection canadienne, bien visible quand trois figures historiques ont été honorées après la victoire contre l’Écosse samedi. Brittany Kassil et Courtney O’Donnell ont fêté leur 50e sélection, et Tyson Beukeboom est devenue la joueuse la plus capée de l’histoire du rugby canadien avec 81 matchs. Toute l’équipe a marqué le coup à l’hôtel.
« À chaque grande étape, on projette des vidéos des familles et amis, c’est l’occasion de les célébrer », explique De Goede.
« On a vraiment pris le temps de reconnaître ce que ces trois joueuses ont apporté et continuent d’apporter. C’était un beau moment pour tout le groupe. »
Cette connexion, cette complicité dans l’équipe, elle se manifeste parfois sans un mot. De Goede en a fait l’expérience directe lundi à la salle de musculation, alors qu’elle avait encore du mal à digérer certaines frustrations du match contre l’Écosse.
« J’étais complètement à plat, sans énergie. J’écris toujours mes programmes d’entraînement dans un carnet, et là je regarde et je vois, dans un coin, un petit mot : Puise ton énergie en nous, on est derrière toi.
« C’est Laets qui avait fait ça quand je ne regardais pas. Ça m’a fait sourire, ça m’a rappelé de me relancer et de m’appuyer sur les autres. »
Si elle est retenue samedi, elle pourra compter sur 22 autres Canadiennes pour aller chercher ce premier titre mondial. Contre une Australie jeune et joueuse, le quart de finale promet du spectacle devant une grosse affluence à l’Ashton Gate.
De Goede sait que les arrières australiennes sont capables de coups d’éclat, mais elle est claire : c’est devant que le ton doit être donné.
« On est très fières de notre pack », dit-elle.
« En tant que Canadiennes, on a du gabarit, de la puissance physique, et on peut faire mal en mêlée, en maul et en touche. Dans ce tournoi, on a fait un bon boulot là-dessus. »
Elle marque une pause avant de conclure : « Peut-être un peu moins sur la mêlée contre l’Écosse, donc on a quelque chose à prouver. »
Le Canada affrontera l’Australie samedi 12 septembre à Bristol en quart de finale de la Coupe du Monde de Rugby 2025. Vous pouvez acheter vos billets ici.