Quand l’arbitre a sifflé la fin du match à York, scellant la victoire de l’Afrique du Sud contre l’Italie dimanche, la pelouse s’est immédiatement transformée en scène de célébration : chants, danses et explosions de joie. Et pour cause : les Springbok Women se sont qualifiées pour les quarts de finale d’une Coupe du Monde de Rugby pour la toute première fois de leur histoire. Mais ces chants, les joueuses ne les réservent pas uniquement aux victoires.
Le Gwijo est une forme ancestrale d’expression culturelle sud-africaine encore bien vivante aujourd’hui. À l’origine, ces chants étaient entonnés par les guerriers xhosas pour se rassembler, se donner du courage et calmer leurs esprits avant un affrontement. Aujourd’hui, ils accompagnent les sélections nationales masculine et féminine aux quatre coins du monde — et font partie intégrante de l’ambiance lors de cette Coupe du Monde de Rugby 2025.
Laurian Johannes-Haupt, ancienne joueuse devenue entraîneure adjointe, connaît cette tradition par cœur et en mesure chaque jour les bienfaits.
« Elles chantent, elles dansent, elles rayonnent de joie. Et des personnes heureuses, ce sont des personnes confiantes. Et sur un terrain de rugby, la confiance, c’est énorme », explique-t-elle.
« Elles chantent, elles dansent, elles rayonnent de joie. Et des personnes heureuses, ce sont des personnes confiantes. Et sur un terrain de rugby, la confiance, c’est énorme », explique-t-elle.
« Quand j’étais joueuse, on le faisait déjà. On chantait pour se transmettre de l’énergie, et on emmenait ça sur le terrain. Que ce soit à l’entraînement ou en match, c’est ce qui nous unit et nous prépare au combat. »
Le Gwijo, c’est un message d’unité, d’espoir et de force partagée. Nombuyekezo Mdliki, l’une des meneuses de chant du groupe, a une vingtaine de chansons dans sa mémoire. Et chaque morceau a sa fonction.
« Ça nous aide à gérer le stress, à ne pas trop penser au match. On évite de se laisser envahir par tout ce qui se passe autour. Le Gwijo, ça libère l’esprit et ça donne confiance. »
Certains chants sont puissants et entraînants, d’autres plus doux et introspectifs. Mdliki adapte ses choix à l’ambiance et à l’état d’esprit du moment.
« Si on est dans le dur, on va en choisir un qui élève l’âme. Si on célèbre, ce sera un chant de fête. Avant un match, dans les vestiaires, on ne chante pas trop fort. Ce sont des chants de prière. On prie pour gagner, pour bien jouer. C’est plus posé, plus recueilli. »
Au-delà de l’effet sur la performance, le Gwijo tisse des liens uniques au sein de l’équipe. Il soude, rassure, donne un sens commun.
« C’est une question de culture. C’est ce qui nous unit. »