La culture japonaise est intimement liée à la valeur de respect. Et forcément, ça colle parfaitement à l’esprit du rugby.
On le voit depuis longtemps en Coupe du monde : l’image des Japonaises qui saluent le public après chaque match est devenue emblématique. Et lors de l’édition 2025 en Angleterre, la scène se répète à chaque occasion. Les Sakura XV reçoivent un soutien massif, même de la part de spectateurs neutres… et parfois de fans des Red Roses.
Après la défaite face à la Nouvelle-Zélande, le geste de respect s'est répété, encore plus symbolique et plus fort puisqu’il signifiait que le Japon ne pouvait plus viser les quarts, quel que soit le résultat contre l’Espagne.
« L’exemple du Japon est parlant : chaque joueuse est allée saluer les quatre tribunes, s’inclinant devant les supporters pour dire merci. Ce sport touche les imaginaires et tisse des liens inoubliables comme rarement on en a vu », a salué Sarah Massey, la directrice générale de la Coupe du Monde de Rugby féminine.
« On a perdu nos deux premiers matchs, mais beaucoup de gens sont venus au stade, et quand le Japon jouait bien, l’ambiance était incroyable », raconte Kotomi Taniguchi. « Même après les rencontres, quand on a fait le tour pour saluer, tout le monde s’est levé pour nous encourager. Ça m’a vraiment émue. On se dit toujours entre nous : “On est tellement reconnaissantes. Quel pays merveilleux.” »
À Exeter, malgré la déception, Kanako Kobayashi avait le sourire. La trois-quarts centre évolue aux Chiefs et a été touchée par les marques de soutien venues de partout, y compris de ses anciens supporters.
« Je ne pense pas revivre un jour une expérience aussi joyeuse grâce au rugby », confie-t-elle. « Jouer la Coupe du monde, qui était mon objectif, et le faire à Sandy Park, ça me rend très heureuse. Dans le stade, même des gens que je ne connaissais pas me reconnaissaient et disaient : ‘Tu es la joueuse des Chiefs, je me souviens du casque vert !’ J’ai eu l’impression de jouer à domicile. Et quand je suis allée saluer le public, beaucoup m’ont dit : ‘C’était un super match de rugby.’ Ça m’a profondément touchée. »
Elle ajoute : « Beaucoup de familles japonaises qui m’avaient soutenue auparavant sont venues. Je n’ai pas pu voir tout le monde, mais j’ai reçu tellement de messages de personnes disant : ‘On viendra t’encourager.’ Ça m’a fait chaud au cœur de retrouver des visages familiers. »
Alors, place à la dernière sortie, dimanche à York face à l’Espagne. Kobayashi résume l’état d’esprit : « C’est une déception de ne pas pouvoir atteindre les quarts, c’était notre objectif. Mais après le match contre l’Irlande, on a réussi à mettre en place notre idée de ‘porter le premier coup’. Alors contre l’Espagne, on veut gagner et montrer le style de jeu du Japon avant de rentrer. »
