Pour Adrianna Maher, la Coupe du Monde de Rugby 2025 est une expérience qu’elle apprécie de bout en bout. Entre les visites touristiques, la qualité du jeu et les exploits de sa sœur, ces deux premières semaines l’ont totalement comblée.
Mais surtout, la plus jeune des sœurs Maher est tout simplement époustouflée par l'intérêt suscité dans le pays par ce sport que sa famille a pourtant commencé à pratiquer il y a bien longtemps.
« Quand [Ilona] a commencé à jouer, les stades où on allait étaient tellement vides... Enfin, ce n’est pas le bon mot, mais en tout cas ils étaient loin d’être pleins, remplis à moins de la moitié la plupart du temps », explique-t-elle en repensant à 2018, au moment où Ilona faisait ses débuts avec l'équipe des États-Unis de rugby à sept.
À l'époque, l'idée de voir 42 723 personnes assister au match d'ouverture d'une Coupe du Monde de Rugby féminin relevait plutôt de la science-fiction. Aujourd'hui, non seulement c'est une réalité, mais on sait d’ores et déjà que la finale de la compétition se jouera à guichets fermés à l'Allianz Stadium (82 000 places) et que des millions de téléspectateurs seront au rendez-vous pour voir les deux meilleures équipes du monde s’affronter.
Ce changement de cap, Adrianna sait que sa sœur a largement contribué à le provoquer.
« Quand on voit tout cet intérêt chez les gens, chez les jeunes filles... Le simple fait de savoir que ma sœur a eu un impact là-dessus, c'est tout simplement incroyable. Vraiment », s’émeut Adrianna à propos d'Ilona, qui a accumulé 5,2 millions d’abonnés sur Instagram et 3,6 millions sur TikTok.
« Parler de fierté, c’est encore loin de décrire ce que je ressens. C’est tellement plus que ça. »
Adrianna est aux premières loges pour assister à cette trajectoire fulgurante. Depuis le mois de mars, elle-même, Ilona et Olivia, leur sœur aînée, animent un podcast hebdomadaire intitulé House of Maher, une plateforme où le trio discute de tout, depuis leur vie de famille jusqu’à la culture pop en passant par ce que représente une vie de sportive de haut niveau.
Samedi dernier, le match épique (31-31) qui a opposé les États-Unis à l'Australie dans la poule A avait une dimension supplémentaire pour Adrianna Maher.
« C’était incroyablement stressant », avoue-t-elle entre deux rires. « J'ai l'habitude des matches à 7, alors entre 14 minutes d'anxiété et 80 minutes d’anxiété, il y a un monde, vous savez. C’était très spécial.
« C'était un peu dingue. »
De retour à York, Adrianna sait bien que la famille va devoir revivre ces montagnes russes émotionnelles dès samedi. Les États-Unis d'Ilona Maher donneront le coup d'envoi à 14h30 contre les Samoa. Si les Américaines battent largement les Samoa et que l'Australie subit une lourde défaite face à l'Angleterre (coup d’envoi à 18h00), les Women’s Eagles pourraient bien passer devant les Wallaroos et se qualifier pour les huitièmes de finale.
« Oui, il faut tout donner », estime Adrianna. « Là, je n’ai pas le calcul en tête, je ne sais pas quelle est la différence de points, mais j’ai hâte de vivre ça. Les filles sortent à peine d’un grand match [contre l'Australie], un match difficile. »
Quoi qu'il arrive, rien ne pourra doucher l’enthousiasme généré par les sœurs Maher auprès des jeunes filles du monde entier. Adrianna se contente d’ajouter : « Je suis très fière d'Ilona et de toute l'équipe ».