Quelle fin de phase de poules à Brighton & Hove devant un stade plein à craquer ! Finir ces trois matchs invaincues, c’est déjà super, mais le faire en sortant une grosse perf’ contre l’Irlande, ça nous a rendues particulièrement fières. On s’est dit entre nous qu’il fallait savourer ces victoires et aussi les petits moments.
Je n’étais jamais venue à Brighton avant, et j’ai adoré découvrir la ville. C’est assez « funky », ça change, avec ses ruelles. Ça m’a fait du bien de me balader un peu, de profiter de la mer, ça m’a rappelé la maison.
Et là, ça fait du bien aussi de revenir à Exeter cette semaine. On y avait déjà joué contre le Japon en phase de poules, mais cette fois on est un peu à l’écart, loin du bruit, dans un cadre plus tranquille pour se poser et se reconnecter à la nature.
Sur le terrain, je donne tout. Mais en dehors, je suis quelqu’un de plutôt cool, relax. Donc quand il faut s’allumer pour un match, je sais le faire, mais quand on a un jour off, j’aime bien vraiment couper, m’amuser, profiter.
Ça me laisse aussi du temps pour prendre du recul sur ce que représente cette Coupe du Monde. Franchement, c’est incroyable. Le soutien qu’on a eu ici est énorme, l’ambiance dans les stades est dingue. Parfois les gens ne sont pas pour nous, mais ils sont derrière le rugby féminin, et ça, ça fait trop plaisir. Ça fait des années qu’on attendait ça.
Voir des stades pleins, des records de fréquentation, c’est mérité depuis longtemps. C’est un honneur de pouvoir rendre hommage aux joueuses et aux équipes qui ont ouvert la voie et permis qu’on vive ça aujourd’hui. C’est le meilleur environnement possible pour jouer, et on en profite à fond.
Et puis, j’ai la chance d’avoir ma propre petite fan zone dans les tribunes : mes parents, ma tante, mon oncle, mon partenaire et une partie de sa famille ont fait le déplacement. C’est vraiment spécial pour moi.
Passer du temps avec eux, ça m’aide à souffler, à décrocher un peu du rugby. Parce que oui, autour des Black Ferns, il y a toujours beaucoup d’attente, et en ce moment, il y a aussi un peu de lumière sur certaines d’entre nous.
Heureusement, j’ai appris assez tôt à gérer ça grâce au circuit du rugby à 7, où il y a beaucoup de médias. J’ai compris que tout ça, c’était de la pression externe, et que ça n’avait rien à voir avec mon jeu ou celui de l’équipe. Je mets ça de côté, et je me concentre juste sur le rugby.
On a vraiment grandi ensemble ces dernières semaines, et c’est génial à vivre. On en aura besoin face à l’Afrique du Sud, parce que c’est une belle équipe. Les Sud-Africaines sont costaudes, puissantes, avec de la vitesse derrière mais aussi beaucoup de force au centre du terrain.
On sait qu’il faudra répondre présentes et être cliniques si on veut les mettre à distance. La Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud, c’est une rivalité historique chez les hommes, mais pour nous c’est une super occasion de construire notre propre histoire contre elles.
De mon côté, j’ai le sentiment d’arriver au bon moment dans ma forme. Je veux être là dans les grands rendez-vous, et samedi j’espère bien faire mon job et sortir une grosse perf’ pour ce quart de finale.
Rendez-vous à Sandy Park.
Jorja