À la veille de la finale, Ugo Monye a livré son verdict sur la Coupe du monde féminine de rugby 2025.
« J’ai toujours eu de grandes attentes, que ce soit pour les Coupes du Monde masculines ou féminines, elles tiennent toujours leurs promesses. Mais là, ça a été incroyable », explique Monye, ancien international anglais et Lion britannique et irlandais, aujourd’hui consultant pour la BBC. « Il y a tellement de mots pour décrire ce tournoi : ça a été une fête, une joie, un vrai plaisir.
« C’est clairement un événement record, que ce soit en affluence, en audiences télé, en chiffres… et évidemment aussi par la qualité du spectacle proposé sur le terrain. »
Un point essentiel pour celui qui compte 14 sélections avec l’Angleterre et deux avec les Lions : près d’un demi-million de billets se sont arrachés parce que les spectateurs sont séduits par « la qualité phénoménale » du jeu, mais aussi par tout ce qui se passe en dehors. L’ensemble rend le rugby féminin tout simplement irrésistible.
« C’est incroyable la façon dont ces joueuses arrivent à créer un lien avec le public. Elles sont proches des gens, accessibles », souligne Monye. « On le voit après les matchs : elles restent longtemps, elles font des selfies, signent des autographes, offrent des maillots ou d’autres objets… Cette proximité est évidente, et tout le monde l’a remarquée. »
Selon Monye, la compétition a trouvé un cercle vertueux idéal.
« Ce n’est pas formaté, pas trop corporate », insiste-t-il. « C’est beaucoup plus familial, et on l’a vu partout : dans les stades, dans les pubs, dans les fan zones. Le public est plus jeune, l’ambiance plus familiale… parce que les parents veulent partager ça avec leurs enfants, et aussi parce que c’est plus abordable. »
Père de deux filles, Monye parle d’expérience.
« Elles ont adoré suivre le tournoi à la télé et maintenant je vais les emmener à la finale samedi, j’ai trop hâte », confie-t-il. « C’est génial de travailler sur l’événement, mais pouvoir mettre le micro de côté, prendre mes filles dans les bras et vivre ça avec elles, c’est un moment magique.
« Cela faisait 15 ans que l’Angleterre n’avait pas accueilli la compétition. Je ne pouvais pas rater ça avec elles. Ma fille aînée, Phoenix, a huit ans : si j’attendais 15 ans de plus, elle préférerait sans doute la soirée de clôture à Ibiza plutôt qu’un match de rugby avec son père ! »
Le Canada - Angleterre de samedi a toute l’approbation de l’ancien ailier.
« Le Canada est d’une régularité impressionnante, et c’est important que le grand public qui suit peut-être moins le rugby féminin comprenne à quel point cette équipe est exceptionnelle », estime le consultant de 42 ans.
« Et puis avoir les deux meilleures équipes du monde face à face, c’est énorme. Aujourd’hui, si vous demandez à dix personnes qui va gagner, la réponse sera partagée à 50/50. »
Pour Monye, il reste désormais à capitaliser sur cette plateforme parfaite.
« C’est à toutes celles et ceux qui ont montré leur soutien, aux centaines de milliers de spectateurs, aux millions de téléspectateurs : emmenez vos filles et vos garçons dans un club le dimanche, faites-les jouer. Mais surtout, continuez à soutenir et regarder la PWR.
« Nous avons le meilleur championnat domestique du monde ici en Angleterre, et beaucoup des stars de cette Coupe du Monde y évoluent déjà.
« Le ciel est la seule limite. »